Point du jour :
7-5-2025
En ce jour de 2008, le « Hezb » a utilisé ses armes à Beyrouth — ces armes qu’il affirmait depuis longtemps être destinées à la lutte contre Israël — pour les retourner contre le peuple libanais, sous le slogan « des armes pour défendre les armes ». Cela faisait suite à une décision gouvernementale visant à démanteler le réseau de télécommunications du Hezb, rejetant ainsi l’existence d’un mini-État au sein de l’État.
En recourant à ses armes, le Hezb a envoyé un message écrit en fer, en feu et en sang : ses armes constituaient une ligne rouge. Il a mis un terme au projet de construction de l’État qui avait pris de l’élan depuis l’Intifada de l’indépendance, s’est assuré un tiers de blocage au sein du gouvernement afin d’empêcher tout cabinet de prendre des décisions relatives à son rôle militaire, et n’a pas tardé à renverser l’Accord de Doha pour prendre le contrôle total de l’État.
Ce qui s’est passé le 7 mai 2008 aurait pu se reproduire à tout moment, dès lors que le Parti décidait d’utiliser ses armes en réponse à une décision étatique contrariant son rôle ou son projet. Ainsi, la menace de la force armée est restée omniprésente, jusqu’à la signature d’un accord de cessez-le-feu le 27 novembre 2024, la chute du régime Assad le 8 décembre, et l’élection, au début de cette année, d’une nouvelle autorité libanaise résolue à étendre l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire libanais.
Ce n’est qu’aujourd’hui, pour la première fois, que le peuple libanais se remémore cette sombre date sans que le Parti ait la capacité de recourir de nouveau à ses armes, ni d’empêcher la résurgence de l’État, ni de remonter le temps ou d’inverser les nouvelles réalités.
Pour la première fois depuis 2008, les Libanais commémorent la date funeste du 7 mai avec confiance en leur avenir dans ce pays, rassurés par le fait que l’État détient désormais seul le monopole des armes, que toute tentative de recours aux armes contre l’État ou le peuple sera écrasée dans l’œuf, et que le train d’un véritable État souverain a enfin quitté la gare.