Today’s Opinion:
6-5-2025
Today marks Martyrs’ Day of the Lebanese Press. This date was chosen because the highest number of journalists executed by Jamal Pasha occurred on May 6, 1916. However, the occasion has since become a moment to commemorate all the martyrs of the press, those who fell before and after that date.
The Lebanese press community has paid a heavy price in defense of freedom, freedom of opinion and expression. Assassination has always been a tool aimed at silencing voices, and had the press not had a significant influence on the course of events, it would never have been targeted in the first place.
Thus, the Lebanese press has always been, and remains, a key partner in shaping public opinion. But just as it plays a central role in defending sovereignty, it also plays a role in covering for those who violate that sovereignty. This is the result of Lebanon’s deep-rooted divide between two opposing projects: one seeking a nation, the other reducing it to an arena; one seeking a state, the other enabling a mini-state within it.
Despite the massive impact of technological advancements that have enabled every citizen to express their opinion, something that was not possible before this digital revolution, the influence of the press remains essential. It acts as a pressure bloc, like political parties. No matter how powerful an individual may be, they remain just one person, whereas institutions possess an influence that surpasses individual capacities. This is what positions the press as a driver of public opinion and mobilization. Moreover, by the very nature of its mission, the press is able to uncover information and serve as a critical platform for exposing corruption and abuses, and a resource for those in power to rely on in governance.
The press has paid the price for its commitment to the state-building project. The Assad regime responded to it with assassination and repression. The massacre of journalists after the withdrawal of Assad’s army was no different from the massacre of 2016. Everyone remembers the political media blackout that followed the arrest of Dr. Samir Geagea by Assad’s orders.
There is much to be said about the press, but in conclusion, three key proposals should be calmly considered:
-First, freedom of opinion is sacred and guaranteed by the constitution. However, this freedom does not permit systematic falsification with the intent to demonize. “Systematic” here means continuous and deliberate, not accidental. Human error is always possible, and such cases should be handled by criminal courts, not the publications court.
-Second, freedom of opinion is sacred and guaranteed by the constitution. However, it should not permit incitement against the state or the promotion of Lebanon as merely an arena or a mini-state. To be clear: criticism should be absolutely free. But there must be shared concepts within any state that enable its stability and development. It is no longer acceptable to demonize the state, sovereignty, the constitution, the monopoly on arms, or the principle of neutrality.
-Third, freedom of opinion is sacred and guaranteed by the constitution. The only red line is the promotion of violence. Calling for change is a right of all peoples, but the proper avenue for change is the ballot box, not the use of violence to destroy the country.
Point du jour :
6 mai 2025
Aujourd’hui marque la Journée des Martyrs de la Presse Libanaise. Cette date a été choisie car c’est le 6 mai 1916 que le plus grand nombre de journalistes furent exécutés par Jamal Pacha. Cependant, cette occasion est devenue un moment pour commémorer tous les martyrs de la presse, ceux tombés avant et après cette date.
La communauté de la presse libanaise a payé un lourd tribut en défense de la liberté, de la liberté d’opinion et d’expression. L’assassinat a toujours été un outil destiné à faire taire les voix, et si la presse n’avait pas eu une influence significative sur le cours des événements, elle n’aurait jamais été ciblée.
Ainsi, la presse libanaise a toujours été, et reste, un acteur clé dans la formation de l’opinion publique. Mais tout comme elle joue un rôle central dans la défense de la souveraineté, elle joue aussi un rôle dans la couverture de ceux qui violent cette souveraineté. Cela résulte de la division profonde et enracinée du Liban entre deux projets opposés : l’un visant à bâtir une nation, l’autre réduisant le pays à une simple arène ; l’un œuvrant pour un État, l’autre permettant l’émergence d’un mini-État en son sein.
Malgré l’impact massif des avancées technologiques qui ont permis à chaque citoyen d’exprimer son opinion – chose auparavant impossible avant cette révolution numérique – l’influence de la presse reste essentielle. Elle agit comme un bloc de pression, à l’image des partis politiques. Aussi puissant qu’un individu puisse être, il ne reste qu’une seule personne, alors que les institutions détiennent une influence qui dépasse les capacités individuelles. C’est ce qui positionne la presse comme un moteur de l’opinion publique et de la mobilisation. Par ailleurs, de par la nature même de sa mission, la presse est capable de révéler des informations et de servir de plateforme critique pour dénoncer la corruption et les abus, tout en étant une ressource sur laquelle les gouvernants peuvent s’appuyer.
La presse a payé le prix de son engagement en faveur du projet de construction de l’État. Le régime Assad y a répondu par l’assassinat et la répression. Le massacre des journalistes après le retrait de l’armée d’Assad ne fut pas différent de celui de 1916. Tout le monde se souvient du black-out médiatique politique qui a suivi l’arrestation du Dr Samir Geagea sur ordre d’Assad.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur la presse, mais en conclusion, trois propositions essentielles doivent être examinées avec sérénité :
Troisièmement, la liberté d’opinion est sacrée et garantie par la Constitution. La seule ligne rouge est la promotion de la violence. Appeler au changement est un droit fondamental de tous les peuples, mais la voie adéquate pour ce changement est celle des urnes, et non le recours à la violence qui détruit le pays.
Premièrement, la liberté d’opinion est sacrée et garantie par la Constitution. Toutefois, cette liberté ne doit pas permettre la falsification systématique dans le but de diaboliser. « Systématique » ici signifie continue et délibérée, non accidentelle. L’erreur humaine reste toujours possible, et de tels cas doivent être traités par les tribunaux pénaux, non par le tribunal des publications.
Deuxièmement, la liberté d’opinion est sacrée et garantie par la Constitution. Toutefois, elle ne doit pas permettre l’incitation contre l’État ni la promotion du Liban comme simple arène ou mini-État. Pour être clair : la critique doit être absolument libre. Mais il doit exister des concepts partagés au sein de tout État qui permettent sa stabilité et son développement. Il n’est plus acceptable de diaboliser l’État, la souveraineté, la Constitution, le monopole des armes ou le principe de neutralité.