Point du jour :
29-04-2025
Hezb a récemment intensifié ses critiques contre l’État, le tenant pour responsable d’affronter Israël, évoquant l’échec de la diplomatie à dissuader Tel-Aviv, laissant entendre un recours à d’autres moyens, et soulignant l’importance de ce qu’il appelle la résistance et ses armes.
Lorsque Hezb a déclaré sa guerre contre Israël, la qualifiant de « guerre de soutien », il faisait partie du gouvernement et détenait une majorité ministérielle. Pourtant, la question n’a jamais été soumise au Conseil des ministres. Hezb a décidé unilatéralement de la guerre, tout comme il l’a fait en juillet 2006, tout comme il a unilatéralement décidé de s’opposer à l’État en mai 2008, et tout comme il a entraîné le Liban dans la guerre en Syrie en soutien à Assad. Par conséquent, au nom de quel droit et selon quelle logique tient-il aujourd’hui l’État pour responsable d’une guerre à laquelle celui-ci n’a pris part ni directement ni indirectement ? Le dicton « l’âne qui a hissé le minaret est en train de le descendre » s’applique parfaitement à cette situation.
La logique veut que si l’on tient l’État pour responsable d’arrêter les attaques israéliennes, alors il doit également détenir le pouvoir de décision en matière de guerre. L’État ne peut pas stopper ces attaques si la décision de guerre reste confisquée par Hezb, à moins que Hezb ne veuille simplement utiliser l’État pour servir ses propres intérêts, maintenant qu’il n’est plus en mesure d’affronter Israël seul.
Quiconque souhaite que l’État assume ses responsabilités doit d’abord renoncer au projet armé. Ne pas le faire empêche l’État d’agir, et le parti responsable de la paralysie de l’État est Hezb lui-même. La responsabilité de l’État ne peut commencer qu’une fois le projet armé de Hezb terminé.
Le succès diplomatique dépend de la capacité à négocier au nom de l’État. Or, Hezb veut que la diplomatie agisse au nom de l’État, alors même que la communauté internationale a été claire : elle ne reconnaîtra aucune diplomatie représentant l’Iran et ses proxys. Elle ne soutiendra qu’une diplomatie qui parle exclusivement au nom du Liban, conformément à sa Constitution, en défense de sa souveraineté, et en faveur d’un État détenant le monopole des armes.
Lorsque Hezb a eu recours à la guerre, il n’a pas consulté l’État. S’il croit maintenant que menacer de retourner à la guerre à moins que l’État n’applique son agenda intimidera ce dernier pour qu’il obéisse, il se trompe. Si Hezb était vraiment capable de poursuivre la guerre, il ne se retirerait pas. S’il était en mesure de la soutenir, il ne supplierait pas l’État de prendre le relais, alors que l’État, en réalité, ne peut remplacer personne.
Hezb a deux options : soit mettre fin à son projet armé pour permettre à l’État d’assumer ses responsabilités, soit continuer sur la voie de l’autodestruction, entraînant son environnement avec lui et maintenant le pays piégé dans le chaos et la guerre.